Le gouvernement espagnol a affirmé qu’aucune intrusion numérique n’a été détectée dans les systèmes de Red Eléctrica Española (REE), l’opérateur du réseau de transport d’électricité, à la suite de la panne géante survenue le 28 avril. Cette confirmation, annoncée par la ministre de la Transition écologique Sara Aagesen lors d’une audition parlementaire, écarte la piste d’une cyberattaque à l’origine de l’incident.
Des incidents techniques localisés déclencheurs
Selon les données présentées au Parlement, la coupure d’électricité s’est déclenchée après deux oscillations importantes du système électrique, enregistrées à 12h03 et 12h19, suivies de trois incidents successifs dans le sud du pays. Ces événements se sont produits à 12h33 dans une sous-station à Grenade, près de Badajoz et dans la province de Séville.
La perte d’électricité causée par ces trois incidents s’élèverait à plus de 2,2 gigawatts, selon les premières estimations de REE. Cette défaillance aurait provoqué une déconnexion automatique de l’ensemble de la péninsule Ibérique du réseau électrique européen, entraînant l’interruption de la fourniture d’électricité en Espagne et au Portugal pendant plusieurs heures.
Enquête technique toujours en cours
Malgré la confirmation de l’absence d’attaque informatique, le gouvernement a indiqué que les investigations techniques se poursuivent pour établir les causes exactes de la panne. La commission d’enquête réunit à la fois les principaux acteurs du secteur énergétique espagnol et des experts indépendants.
Sara Aagesen a souligné que les autorités entendaient aller au bout de l’analyse, sans tirer de conclusions hâtives. Elle a également rappelé que les deux oscillations observées avant les incidents n’ont pas encore été formellement reliées à la défaillance du système, mais restent des éléments clés de l’analyse en cours.
Prudence face aux spéculations précoces
Le Premier ministre Pedro Sánchez avait appelé à la prudence au lendemain de l’incident, refusant d’écarter toute hypothèse tant que l’enquête était en cours. Le directeur des opérations de REE, Eduardo Prieto, avait déjà précisé qu’aucune intrusion n’avait été identifiée dans les systèmes de contrôle internes de l’opérateur, corroborant ainsi les dernières déclarations officielles.
Le gouvernement a critiqué les déclarations hâtives faites par certaines formations politiques et insisté sur la nécessité d’une approche rigoureuse pour établir les responsabilités et prévenir de futurs événements similaires. L’ampleur du black-out, affectant deux pays en simultané, a suscité une attention particulière au sein du secteur énergétique européen.