Après plusieurs débats parlementaires, l’Assemblée nationale française a approuvé un amendement visant à produire au minimum 200 térawattheures (TWh) d’électricité d’origine renouvelable à l’horizon 2030. Cette mesure s’inscrit dans la proposition de loi relative à la stratégie énergétique nationale portée par le sénateur Daniel Gremillet, actuellement en examen au Parlement. La France prévoit ainsi une production électrique totale de 560 TWh d’énergie décarbonée à la fin de la décennie, incluant les énergies renouvelables et le nucléaire. La décision parlementaire précise désormais explicitement une part réservée aux sources renouvelables.
Objectifs renouvelables précisés après débat
La députée socialiste Marie-Noëlle Battistel a été à l’origine de l’amendement validé par les députés. Initialement, le texte de loi ne définissait pas précisément la contribution des énergies renouvelables dans le futur énergétique national. Cette absence avait soulevé de nombreuses discussions entre les groupes parlementaires, notamment à gauche, certains députés craignant une prédominance accrue du nucléaire. Le gouvernement et le rapporteur du texte, Antoine Armand (Renaissance), ont adopté une position prudente face à cet amendement, laissant à l’Assemblée la liberté de trancher sur ce chiffre.
Critiques sur l’absence d’objectifs détaillés
Malgré l’accord sur l’objectif global, plusieurs parlementaires de gauche ont critiqué l’absence de précisions concernant les objectifs spécifiques par type d’énergie renouvelable (éolien, solaire, hydraulique). Selon eux, cette imprécision pourrait freiner les investissements et le développement des filières industrielles concernées. Karim Benbrahim, député socialiste de Loire-Atlantique, a notamment qualifié cette approche de « simple soustraction », soulignant qu’elle découle uniquement de la différence entre l’objectif total fixé pour l’électricité décarbonée et les prévisions de production nucléaire d’EDF pour les prochaines années.
Approche flexible du gouvernement
De son côté, Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, a expliqué le choix gouvernemental de ne pas inscrire des objectifs trop précis par filière dans la loi. Il a justifié cette approche par la nécessité de préserver la flexibilité et d’adapter les objectifs en fonction des évolutions technologiques, industrielles et économiques futures. Cette stratégie a été jugée nécessaire pour permettre une meilleure gestion des investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire à moyen et long terme.
Le texte poursuit son parcours législatif et fera encore l’objet d’ajustements lors des prochaines discussions parlementaires.